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Adextre

À mes souhaits !

18 VIII 22

Après L’Iliade, je lis L’Odyssée. La lecture de ces chefs d’œuvre me procure toujours une impression agréable et mystérieuse, comme si les vers homériques réactivaient en moi des gènes antiques ensommeillés. Je me sens proche des héros grecs, des valeurs qu’ils incarnent, sans doute plus, je l’avoue, que certaines de nos valeurs actuelles.

Notre langue française s’est évidemment nourrie du grec, mais à un point que je ne soupçonnais pas. Hier soir, j’ai lu les vers suivants :

La sage Pénélope alors lui répondit :
« […] Ah ! si Ulysse revenait, retrouvait sa patrie,
bientôt, avec son fils, il ferait payer ces abus ! »
Sur ces mots, Télémaque éternua très fort, tout le
palais en retentit ; Pénélope se mit à rire
et aussitôt dit au porcher ces paroles ailées ;
« Va, je te prie, et fais venir ici cet étranger !
N’entends-tu pas mon fils éternuer à mes souhaits ? […] »

L’Odyssée, Homère, traduction de Philippe Jaccottet, La Découverte, 2017, chant XVII, vers 528 et suivants.

Voici vraisemblablement l’origine de l’expression « à tes souhaits ! », en tout cas je veux le croire car je trouve cela formidable.

À l’époque, éternuer après un souhait était un bon présage. Mais alors, on devrait modifier un peu notre usage de cette expression et dire : « à tes souhaits ! » quand une personne est interrompue dans son discours pas un éternuement ; mais « à mes souhaits ! » quand quelqu’un éternue au milieu de paroles que l’on prononce.

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