Ce que dit l’attentat contre Salman Rushdie de notre rapport au temps

« Chez nous, le temps efface les pensées, atténue les obsessions, substitue de nouvelles préoccupations aux anciennes. Pour [les fanatiques islamistes], le temps n’a pas de prise, ils gardent les yeux fixés sur leur horizon barbare et névrotique par-delà les décennies qui ne comptent pas. »

Source : « Attentat contre Salman Rushdie ou le vertige de la folie humaine », Maxime Tandonnet – Mon blog personnel, 14 août 2022

Réflexion que je trouve intéressante sur notre rapport au temps.

Il est vrai que nous avons perdu de vue le temps long. Ainsi, l’horizon de l’homme politique s’arrête à la fin de son mandat, celui de l’homme simple à sa propre fin, celui de l’homme déficient à l’air du temps. Que le monde, leur civilisation ou leur pays s’effondre juste après eux, ils s’en moquent à peu près complètement du moment qu’ils « profitent de l’instant présent ».

Dans sa longue-vue, l’islamiste voit, au contraire, des femmes portant le voile, des hommes vêtus de robes, des mosquées pourvues de minarets et grouillant de fidèles, des mécréants en sang. Chaque matin, il regarde cet horizon éclatant pour ne pas le perdre et, chaque jour, il fait un pas de plus dans sa direction. Le temps fera le reste.