Ces influenceurs sont des escrocs

Quelque part dans Paris, un midi, j’ai reconnu une « influenceuse », c’est-à-dire une femme qui expose son quotidien publiquement sur les réseaux sociaux devant une foule d’internautes. Un spectacle étrange, donc ; une sorte de télé-réalité sans télé et où la réalité est très arrangée.

J’en suis venu à la connaître par les « republications » et les « suggestions » propres à ces réseaux, en photo et en vidéo, faisant de l’exercice, se maquillant, mangeant healthy, allant au travail à vélo « au péril de sa vie », exposée aux méchants automobilistes ; je l’ai entendue protester contre le patriarcat, avec plus ou moins de virulence, et maudire son entourage lorsqu’il lui demandait quand elle se déciderait enfin à faire un enfant – évidemment, elle n’en veut pas ; les (grands) enfants ne veulent pas d’enfant, ils préfèrent les animaux de compagnie.

Comme toutes les influenceuses sportives qui s’adonnent à la course à pied, je l’ai vue sur Instagram courant comme une gazelle avec ses petites jambes potelées, en suspension dans l’air, affichant une aisance incroyable et un sourire détendu, en « endurance fondamentale » à une allure de championne du monde.

Puis je l’ai vue courir en vrai, cette fois-là dont je vous parlais. Elle affichait une mine fatiguée ; son pas était lourd, son allure lente, réellement en endurance.

Ces influenceurs sont des escrocs.