Un mois d’écriture quotidienne

22 VIII 22

Au mois de juillet, pour notre voyage en Croatie, j’avais acheté un tout petit carnet rouge à lignes de chez Clairefontaine. Je voulais écrire quelque chose chaque jour, raconter plus ou moins brièvement nos journées de vacances, en mettant l’accent sur certains points que je jugeais bon d’évoquer. Pourquoi ? Comme Sylvain Tesson, je fais plus confiance au papier pour garder mes souvenirs qu’à ma boîte crânienne.

Un mois plus tard, les trois-quarts des pages de mon carnet sont bleuis. Même après notre séjour, je n’ai pas laissé passer un jour sans écrire, à l’encre bleue, au moins un paragraphe avant de me coucher. Sans trop savoir pourquoi, j’en tire de la satisfaction. Peut-être parce que je considère l’écriture comme une activité intellectuelle et noble, ce qui, j’en conviens, est absurde dans la mesure où il est possible d’écrire de la merde quotidiennement et sans retenue.

Ce que je raconte désormais dans ce carnet ? Des choses vues, lues, entendues, vécues… C’est sans limite. Mais il n’est pas question de boulot – je refuse de résumer mes journées à mon travail – ou de choses trop personnelles – ce n’est pas un journal intime.

J’ai donc rapidement pris goût à cette activité. Une fois le soir venu – c’est à ce moment-là que j’écris –, je me remémore des instants, je fais le tri, je réfléchis à peine et je formule. En cinq minutes, parfois vingt. C’est peu mais cela suffit. Souvent, pour me faciliter la tâche, je prends de très brèves notes au cours de la journée, le plus souvent sur mon téléphone, pour ne pas oublier d’aborder telle ou telle chose une fois devant mon carnet.

En plus, le simple fait d’écrire stimule la mémoire, comme pendant les cours de notre jeunesse. Et on réfléchit à l’orthographe, à la conjugaison. Et on s’améliore progressivement, on écrit mieux, plus rapidement.

Tenir un carnet, je le conseille à tout le monde.